Les larmes de la méditerranée - Récit

Les nageurs, tels des athlètes olympiques, à un rythme saccadé et cadencé, avancèrent, à qui mieux-mieux, dans cette atmosphère délétère. Tout à coup, les garde-côtes, qui les avaient laissés approcher sans réaction, entamèrent leur concert de coup de feu. Des tirs de sommation, au départ, ils ouvrirent le feu en direction des nageurs du moment, désormais, à bout portant. Les cris de détresse et de secours se firent entendre, dans un embrouillamini déconcertant et indescriptible. Ce fut le chaos général; la sueur rouge de nombre de migrants, muée en sang, transforma la coloration de la Méditerranée en une immense eau tout rouge. L'ombre et l'odeur de la mort refirent surface, à cette heure de la nuit. Les larmes rouges de Méditerranée se mirent à couler, à flots ! Malgré la douleur dans les pleurs des leurs et des blessures, les plus téméraires avancèrent et avancèrent. Ba'nga et Paul Onana, se servant de certains cadavres comme boucliers, réussirent à regagner la rive, avec bien d'autres compagnons...